Les faits. Le mardi 23 mai 2023, alors qu’elle est en train de lui faire prendre son bain du soir, la nounou de C.L élève en moyenne session remarque que la fillette se tord de douleur. Interrogée par ses parents, elle leur révèle que Tonton Soum a introduit son doigt dans sa partie intime.
Ne sachant pas qui est le dénommé Tonton Soum, la grand-mère de la fillette décide de passer un coup fil à l’établissement, c’est alors qu’elle apprend qu’il s’agit du chauffeur de car.
Deux jours après l’appel, elle se présente au sein de l’école munie d’un certificat médical attestant que sa petite fille a fait l’objet d’attouchement sexuel.
Mais à la barre, C.M qui revendique 9 années d’expérience à son poste de chauffeur dans cette école déclare qu’il ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés. Il explique qu’il n’entretien aucun contact avec les élèves qu’il transporte. « Je ne peux pas jouer avec les enfants. Je me respecte pour ça. Ce sont les enfants des gens » a-t-il dit. Puis d’ajouter : « Elle ne me connait pas bien. Elle ne dure pas dans mon car ; si elle a trop duré c’est 5 minutes ».
A l’entendre, il prend le premier élève à 6 heures du matin à Bingerville, et c’est à 7h35 minutes qu’il récupère la fille de 3 ans au terminus 81,82 d’Angré qui ne se trouve pas loin de l’établissement situé dans les environs du stade dudit quartier. A l’écouter, ce sont les nounous ou les parents des enfants qui les accompagnent et à l’ouverture du car, les enfants eux-mêmes se chargent de s’installer sans qu’il n’ait à intervenir. Durant le trajet, il est la seule personne âgée se trouvant à bord.
A l’arrivée, a-t-il fait savoir au président du Tribunal, ces derniers sont accueillis par les encadreurs de l’école qui les amènent dans leurs classes. Poursuivant, C.M a relaté qu’il est uniquement responsable du transport de la fillette que les matins. A la descente, il revient à un autre chauffeur surnommé Tonton Franck de déposer la fillette de 3 ans.
Témoignage en faveur de Tonton Soum....
Des affirmations qui ont été appuyées par l’éducatrice préscolaire de la victime qui a décrit C.L comme une fillette timide et réservée. Elle déclare que le jour des faits la petite était très épanouie à l’occasion de l’anniversaire de l’un de ses camarades de classe. Aussi son collègue cité notamment tonton Franck, la chargée de couvrement de l’école, et un parent d’élèves dont il transporte la fille depuis 2 ans (la première à monter et la dernière à descendre du car) tout comme l’éducatrice préscolaire ont tous témoigné en faveur de tonton Soum.
Par ailleurs la fondatrice de l’établissement a, elle aussi venté le « bon comportement » de son employé qui selon elle n’a jamais été sujet d’une plainte quelconque depuis sa prise de fonction.
« Tonton Soum est aimé de toute l’école. Il y a des enfants qui se font appeler Tonton Soum. En l’occurrence monsieur N.N (un enfant de l’école), c’est parce qu’aujourd’hui sa maman n’a pas pu venir. Lui à la maison il exige que ses parents l’appellent tonton Soum parce qu’il adore Tonton Soum », a déclaré la fondatrice à la barre.
Pour sa part le président du Tribunal a estimé que pour avoir eu affaire à ce genre de cas, les auteurs de viol envers les mineures sont les personnes que ces enfants apprécient le plus. Pour, lui, il est « malsain » que dans un endroit les enfants soient attirés par un individu. Il a donc exhorté les acteurs de cet établissement à bannir la familiarité du cadre scolaire en ôtant les appellations tel que « tonton Soum » et « Tonton Franck ».
En effet, prenant aussi en compte les arguments du Ministère publique, représentant l’Etat de Côte d’Ivoire qui soutient que l’accusation de la gamine envers CM malgré la présence de son collègue ne soit pas fortuite, le président du Tribunal a renvoyé l’audience au 26 janvier 2023. Une façon de mieux cerner les contours de cette affaire avant de donner le verdict final.
Il faut signaler qu’aucun représentant de la victime ne n’est signalé à l’audience.
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